Interview - Comment Envu agit pour réduire le fardeau du paludisme en Afrique subsaharienne

Aladji Cisse - Head of Sub-Saharan Africa at Envu

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Selon le Rapport 2022 sur le Paludisme dans le Monde de l’OMS, la région Africaine de l’OMS recense 95% des cas de paludisme dans le monde. A l’occasion de la Journée Mondiale de Lutte contre le Paludisme (le 25 avril), nous avons eu l’opportunité d’interviewer Aladji Cissé, Directeur de la région Afrique subsaharienne chez Envu.

Entreprise indépendante depuis 6 mois désormais, il en profite pour insister sur le rôle important qu’Envu a à jouer pour contribuer à un avenir sans paludisme. Afin d’aider nos partenaires à lutter contre cette maladie, nous leur apportons des solutions de lutte antivectorielle innovantes et durables qui s’adresse au cœur du problème, tout en créant des partenariats avec des communautés locales et des institutions mondiales.

Nous avons échangé avec Aladji sur comment ses équipes et lui se sont déjà engagés depuis des années à combattre le Paludisme.

 

Pourriez-vous commencer par nous en dire un peu plus sur vous, et sur ce que vous faites chez Envu ?

A.C. “Je suis Aladji Cissé, je suis Sénégalais et j’ai un doctorat en Pharmacie. 

Le Sénégal est situé dans une zone géographique où de toute évidence, le paludisme était une préoccupation majeure. Très jeune déjà, je me rappelle du rendez-vous incontournable qu’avez instauré mon père tous les dimanches matins avec toute la famille pour que nous prenions nos cachets préventifs contre le paludisme (chimioprévention). 

Tout au long de mon parcours universitaire, j’ai été confronté à ce fardeau et je peux témoigner du sentiment de perte, de désespoir et d’incertitude que l’on peut ressentir face au paludisme. 

D’avoir été aussi proche de cette maladie mortelle, cela a forgé ma passion et mon dévouement pour combattre le paludisme dès le début de ma carrière professionnelle.

A présent, en tant que Directeur de la région Afrique subsaharienne chez Envu, je suis à la fois confronté aux challenges qui sont à surmonter, mais aussi au dévouement de toute une nation pour qu’ensemble nous puissions éradiquer la maladie.” 

Quelle est la situation actuelle en Afrique subsaharienne ?

A.C. “L’OMS a recensé 841 000 décès du Paludisme en 2000, puis une baisse jusqu’en 2018 (541 000 décès recensés). Des progrès ont été faits, mais il y a encore énormément à faire.

Ce que nous avons constaté est que le contexte international peut parfois rendre la bataille contre le Paludisme encore plus complexe : en 2021, nous avons eu une augmentation significative du nombre de personnes décédées de la maladie (593 000), ce qui est dû à plusieurs facteurs différents. Par exemple, la pandémie liée à la COVID-19 a empêchée des interventions cruciales de lutte contre le Paludisme d’être mises en place dans plusieurs pays à cause des restrictions de déplacement, et des coûts de mise en œuvre plus élevés. Il en va de même pour les conflits internationaux, les autres épidémies et les catastrophes naturelles causées par le changement climatique.

Ces situations mettent les hôpitaux à rude épreuve, et par conséquent, les personnes ayant contracté le Paludisme et ayant besoin de soins médicaux ne peuvent pas toujours les recevoir. 

Nous avons besoin des efforts de tous ! Notre équipe soutient les programmes nationaux de lutte contre le Paludisme pour réduire ce fardeau, en fournissant notamment des solutions de lutte antivectorielle efficaces.” 

 

Quel est le rôle d’Envu pour aider à réduire la pression du Paludisme ?

A.C. “Notre entreprise a été créée en 2022, mais elle bénéficie de plus de 60 ans d’expérience dans la lutte antivectorielle, et ici en Afrique, nous sommes plus de 50 personnes passionnées et dévouées à aider nos partenaires. Chez Envu, nous avons tous le même objectif : promouvoir des environnements sains pour tous et partout, et cela a une résonnance très particulière pour nous. Nous aidons nos partenaires à sauver des vies en prévenant les piqûres de moustique.

En parallèle de nos solutions de lutte antivectorielle, nous sommes partenaires d’organisations internationales et de fondations telles que Goodbye Malaria, IVCC, United to Beat Malaria, et le Fonds des Nations Unies. Nous restons aussi proches des gouvernements locaux et des institutions. 

Engager les communautés est aussi crucial. De ce fait, nous sponsorisons également des initiatives majeures comme PAMCA ou Women in Vector Control, et nous investissons dans la prochaine génération de scientifiques spécialisés dans l’étude du Paludisme.”

 

Comment Envu agit concrètement dans la lutte antivectorielle ?

A.C. “La lutte antivectorielle est une composante essentielle des stratégies de contrôle et d’éradication du Paludisme, parce qu’elle est très efficace pour prévenir les infections et réduire la transmission de la maladie.

Envu dispose d’une gamme de produits unique pour la lutte antivectorielle, qui inclut trois différents modes d’action pour gérer la problématique de résistance. Actuellement, nous avons deux produits qui sont dédiés à la pulvérisation résiduelle intérieure (IRS): Ficam® et Fludora® Fusion. 

Fludora® Fusion est le premier produit combine utilisé dans la pulvérisation résiduelle intérieure pour retarder le développement de la résistance. Depuis son lancement en 2019, ce produit a été utilisé sur plus de 13 millions de foyers et a protégé plus de 90 millions de personnes.

Chez Envu, nous soutenons et faisons activement la promotion d’une utilisation sûre des solutions de lutte contre les vecteurs du Paludisme, grâce à des sessions de formation dédiées lors des campagnes pré- et post- pulvérisation. Nous apportons aussi notre soutien pour sensibiliser les communautés sur les interventions qui peuvent avoir leur dans leurs environs. Nous avons la certitude que la communication et la pédagogie sont clés pour les aider à accepter et intégrer ces produits.

Enfin, nous sommes aussi engagés dans des actions de recherche et de développement. En tant qu’entreprise d’innovations, Envu a un rôle crucial dans le développement de nouvelles solutions qui ne reposent pas uniquement sur la chimie conventionnelle, mais aussi sur des principes actifs biorationnels, ainsi que sur de nouvelles méthodes d’intervention.” 

 

Est-ce que vous travaillez avec d’autres parties prenantes ?

A.C. “Oui, nous travaillons avec des partenaires de financement qui soutiennent les interventions et nous apportent leur expertise. Les fabricants et les fournisseurs ont aussi un rôle important à jouer dans ce combat. 

Cependant, ce n’est pas encore assez : comme je le précisais, les communautés doivent aussi être impliquées. C’est nécessaire qu’elles suivent de bonnes pratiques et qu’elles utilisent les solutions mises à leur disposition. Pour cela, nous sommes constamment à leurs côtés pour leur apporter conseils et soutien, au niveau de chaque pays, et en mettant en place des solutions de prévention et lutte antivectorielle contre le Paludisme.  

De grands progrès ont été réalisés, mais on constate également certains reculs. Nous sommes convaincus que les pays doivent être conscients de qui peut être fait, et déployer tous les efforts possibles dans cette lutte.”

 

Pour conclure, est-ce que vous pensez qu’un monde sans paludisme est possible ? Si oui, qu’est-ce qui pourrait le permettre ?

A.C. “Envu collabore avec des organisations nationales et internationales, des fondations et des gouvernements pour ouvrir la voie vers un avenir sans paludisme. Unir nos forces et nos expertises, tout en impliquant les communautés est crucial pour que nous puissions relever cet immense défi.

Envu joue un rôle clé dans le développement de produits chimiques afin de fournir les solutions qui répondront aux challenges auxquels nous sommes confrontés, comme la résistance aux insecticides.

Je suis convaincu qu’un avenir sans paludisme est possible, et c’est une de mes batailles personnelles. J’ai dirais d’ailleurs que toute l’équipe Envu est engagée et particulièrement motivée à agir dans cette même direction. J’ai la chance d’être entouré de collègues et d’experts qui partagent la même passion et le même dévouement que moi de faire de la lutte contre le Paludisme l’un de nos principaux combats.

 

Merci Aladji de nous avoir partagé votre vision et de nous avoir exprimé votre engagement très fort dans la lutte contre le Paludisme.

En cette Journée Mondiale contre le Paludisme, l’objectif d’Envu est de sensibiliser le plus grand nombre sur cette maladie mortelle et sur les moyens dont nous disposons pour la combattre, et de rappeler son engagement intégral dans la lutte. En travaillant constamment sur le développement de nouvelles solutions de lutte antivectorielle et en s’associant avec nos partenaires en Afrique et dans le monde, Envu contribue à la création d’un avenir sans Paludisme.